Nourrir sa source. À d’autres sources. Série 1 la presse papier

#Info #Sedécoloniser Pour ne pas céder à la dépression, pour s’autoriser à imaginer, créer nos prétentions pour ce monde, le plus vital est probablement de nourrir notre désir de vie, Spinoza l’associe à la puissance d’être, ce souffle qui nous projette, nous amplifie, nous fait accomplir nos vies, inlassablement.

Certaines choses nous « empuissantent ». D’autres nous sabotent. En ce moment les pièges sont nombreux. La tristesse, la colère, le dégout, les infos délétères en boucle, amoindrissent notre puissance d’être, la tuent, à petit feu. Il nous faut nous nourrir à d’autres endroits, nous abreuver d’autres informations, courir après les émotions qui nous raniment, nous énergisent.

Dernièrement je racontais mes stratégies pour vivre plutôt joyeusement, le « mal au monde » collé aux basques depuis 20 ans. On m’a demandé « mais alors si tu n’écoutes plus les matinales d’info tu écoutes quoi ? Ce monde qui fait du bien, ces utopistes qui réalisent, c’est qui ? Et on les trouve où ?  » Alors je me suis dis que j’allais partager des sources, en recueillir. Ce sera non exhaustif, imparfait, nos alliés vers un monde meilleur, des amis parfois, des sœurs souvent… Ce serait de l’entre-soi ?

A s’accuser d’entre-soi on minore le risque réel : le contre-soi.

L’info anxiogène en lessiveuse omnipotente, et puis les « fâcheux » et « facheuses », on devrait se les coltiner pour l’ouverture de nos pensées ? La blague. Se concentrer sur le monde que je veux voir advenir n’est pas de l’entre-soi, je parlerai plutôt d’avec-soi. Mettre du poids ensemble de l’autre côté de la force. Dans un écosystème ressources, nourrir sa source.

L’idée n’est pas de fuir la réalité mais de regarder par delà celle qu’on nous sert matin, midi et soir, s’y soustraire. L’idée est de regarder d’autres réalités, les écouter, les protéger, s’en inspirer, les essaimer, pour les ancrer. Ces autres réalités dispersées, peu visibles dans la narration ambiante.

Ce sera des podcasts, des revues, des émissions, des documentaires, des fictions, des livres, des newsletters, et des utopistes pouvant « reparer » Noël, c’est de saison… À piocher. Du bon, du temps long, du émergent, du persévérant, ce qui interroge et enchante.

Sans complaisance mais sans désespérance.   Ni contre-soi, ni entre-soi, la voie de l’avec-soi.

NDLR : « mal au monde », communément appelé depuis : solstalgie, écoanxiété, ou peine écologique et rebaptisée quelque part la vague à l’âme pour celles et celles qui la reconnaitront.

A suivre la presse papier. A lire aussi un article sur les podcasts que j’aime.

Nourrir sa source… à des magazines papier. #sedécoloniser


Peut-être le plus ardu, ce petit soupir en te souvenant tous ceux que tu n’arrives pas à lire, le temps… Oui mais c’est une telle joie quand tu t’arrêtes que tu prends le temps d’en lire un. Café, soleil sur le canapé… Des journaux papier, les résistants à nos vies qui glissent dramatiquement vers le numérique et le zapping, pour lesquels il reste si peu d’espace-temps. Où même la pause pipi squattée par le smartphone a éjecter les revues qui s’entassaient sur le côté. Du vrai papier, du matériel, que tu touches, dont tu sens l’odeur, le poids, le témoignage des pages cornées.

Du papier que tu laisses à trainer sur la table du salon, espérant envoyer des invitations à tes filles qui passeraient par ici… Plaisir de les recevoir par la Poste parfois, ou les dénicher dans leur temple, une couverture qui te parle. Et puis ce privilège de découvrir ce que tu n’as pas cherché, l’exact inverse de ce qu’on fait par ailleurs : sujet ciblé, recherche, article puis un autre, le tunnel actif. Non là le délice de se laisser faire, passer d’un sujet à l’autre, tu n’en cherchais aucun… Sortir de sa bulle, tout en choisissant la bulle intelligente qui va te faire déambuler.

> Combat , le petit dernier, c’est le premier numéro, lancé par des jeunes, une jeune femme pour rédactrice en chef, on y retrouve la patte de Camus . Je ne l’ai pas fini mais que cela fait du bien. Chaque papier est un élan pour ne pas dire une fougue. Et ce parti pris d’un premier numéro sur la culture, non mais l’audace ! Moi qui pouvais la trouver arrogante la culture parfois, ce numéro me rappelle le jour où j’ai compris qu’elle était ma maison. La forme est exigeante, à l’opposé de mises en pages en encarts, couleurs et data, les sujets sont des choix, hybrides. Je le savoure, j’adore.

> Femmes ici et ailleurs Une rencontre, avec ceux et celles qui sont derrière, ils et elles sont tellement enthousiastes, curieux, au service. Y découvrir des femmes de toutes origines, de tous milieux, de tous endroits, une bouffée d’air frais, se régaler de ces portraits de femmes, le féminisme version douceur, joie et foisonnement . Qu’elles sont belles et inspirantes toutes ces femmes.

> Yggdrasil . Comme le mea culpa de celui qui fut entendu sur l’effondrement, comme son erratum « vous ne m’avez pas bien compris, derrière l’effondrement il y a le renouveau ». Beau papier, illustrations superbes, le temps sur de belles et longues interviews, j’y ai lu des gens que je connais croqués comme nulle part ailleurs. De très belles plumes, des avis sur des livres. Le monde que j’aime, la nature beaucoup. Réconfortant.

> So Good . L’insolence de sortir un magazine sur un monde qui serait positif, good vibes. Je n’arrive pas à le dissocier de Stéphanie, une amie qui le porte, tellement good vibes. La vie comme un flow de bonnes nouvelles, la volonté de les regarder elles, de les transmettre elles. Des nouveaux produits, des nouvelles entreprises, des nouveaux activistes. J’y suis chez moi. Le monde quand il tourne rond. Le monde comment il va tourner rond.

> Mouvement Up . J’y ai aimé les extraits de livres en plus des interviews d’auteurs et autrices. Lire Poujade premier ministre de l’Environnement. Picorer ces acteurs et actrices sans prétention qui font, refont. Les compagnons du devoir, c’est vrai ça ils deviennent quoi. Et puis entre un papier sur l’hydrogène et le besoin de fictions, la grande Jane Goodal…

> l’ADN . Bible sociologique et tendances sur l’état du monde et ce que pourrait être demain. J’y trouve des papiers visionnaires et étayés, par exemple sur les études autour de la peine écologique, les nouvelles générations, des sujets sont creusés, sourcés, chiffrés. J’adore les angles, l’ouverture au plus large le questionnement. La revue de la société. J’ai juste pas le temps de tout lire, ce qui frustre beaucoup la curieuse , en veille obsessionnelle que je suis.

> Courrier international. Régulièrement j’en achète un. Assez mythique, des dessins humoristiques, cette vision internationale qui me remet à ma place. Hygiène nécessaire je crois. Avec un traitement des sujets différents, à l’anglo-saxonne ou au contraire avec le feu. J’utilise souvent leur couv en conférences pour transmettre une idée, l’air du temps. À la fois neutre et engagé.

> Fémininbio . Parce que ça fait 14 ans ! Il y a 14 ans associer le féminin et le bio, c’était à priori la mort assurée étant donné les stéréotypes qui collaient à ces deux mots et les rendaient incompatibles. Enfin un féminin qui s’occupait des femmes au-delà de la mode paillette, du people, de la congélation d’ovocytes et des régimes, bienvenue dans l’écologie intérieure, la créativité, les cycles, le yoga du visage, la spiritualité et le subtile. 14 ans… j’en ai vu naitre des mag écolo peu sont restés … Respect Fémininbio.

> Deux mag que je lis petit à petit, hyper reposants les deux, beaux, l’un sur le féminin l’Orbs, j’en bois les mots, et l’autre Hummade sur la mode éthique, je me régale de cette esthétique qui élève, nourrissante, me rappelle à quel point j’ai aimé la mode. .

 

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